La CNP Assurance n’a jamais pris le temps d’argumenter son refus, ni de discuter directement avec la mairie ou le porteur de projet, plusieurs mois pour obtenir juste un non.
Après une sollicitation de la presse locale, il a fallu à peine une journée pour que les relations presses de la CNP donne sa vision.
Voici la lettre :
Vous nous avez interrogés sur la ferme du Moulin Vieux à Lavilledieu (Creuse), voici notre vision de cette affaire :
En octobre 2016, CNP Assurances, par l’intermédiaire de la Société Forestière, gestionnaire de son patrimoine forestier, avait donné son accord sur une première offre d’achat émanant de la Mairie de la Villedieu. La mairie proposait à l’époque d’acquérir une maison forestière située sur le massif de la Feuillade, ainsi que 2 à 3 hectares de terrain entourant le bâtiment gérés par la société forestière pour le compte de CNP Assurances.
En février 2017, la mairie de Villedieu fait une nouvelle offre totalement différente : elle propose d’acquérir 6,36 hectares, soit le double de l’offre initiale, pour installer un centre « agro-culturel » destiné à organiser des concerts, spectacles et événements recevant du public.
Si CNP Assurances par l’intermédiaire de la Société Forestière avait donné son accord pour le 1er projet qui prévoyait l’acquisition par la municipalité d’une surface restreinte en limite de son massif forestier pour un projet d’exploitation agricole de maraichage, sa politique d’investisseur forestier ne lui permet pas d’accepter le 2eprojet. Ce dernier concerne en effet une activité économique recevant du public et le terrain ne serait plus acquis par la municipalité mais par un particulier en représentant une enclave plus profonde au sein du massif.
Par sa taille et sa nature, ce 2e projet soulève donc de nombreuses interrogations en termes de préservation de l’écosystème forestier, sur la possibilité de recevoir du public en milieu forestier,… et risque de remettre en cause le plan de gestion de la forêt (reboisement, plantations…) …
Très cordialement et restant à votre disposition.
Cette réponse interroge sur le fait que la CNP n’ai jamais fourni d’interlocuteur-trice direct, passant par des intermédiaires n’ayant aucun pouvoir de décision, prenant des mois pour se positionner, elle peut néanmoins être très réactive lorsque les médias l’interroge.
La CNP n’a vraisemblablement pas compris le projet, le définissant comme un « centre « agro-culturel » destiné à organiser des concerts, spectacles et événements recevant du public », peut être que les divers intermédiaires ont floutées ce projet d’installation, n’aurait il pas été plus simple de contacter directement la mairie ou le porteur de projet pour mieux comprendre la demande.
Dans la lettre de la Caisse des dépôts soutenant le projet auprès de la CNP, il est bien écrit en premier « Il s’agit d’un projet de restructuration d’un bâtiment ancien dégradé et de son terrain environnant visant, d’une part, à l’installation d’une activité de maraîchage en agriculture biologique… », stratégie de communication d’oublier ce détail ?
La première demande a émané de la mairie, et portait sur la ferme et une parcelle qui touche les bâtiment sur un coté, la pente et l’exposition (Nord) de cette parcelle ne permettent pas d’y faire du maraîchage, c’est pourquoi suite à la visite par le porteur de projet, il a été identifié la possibilité de prendre une autre parcelle, qui colle elle aussi la maison, mais avec une partie plane et bien exposée adaptée à une mise en culture.
Sur les terres agricoles, le projet est une activité de maraîchage et verger, sur les bâtiments, il est prévu principalement d’y habiter, sans avoir des sapins à moins de 10 mètres des murs.
La CNP parle de l’impossibilité de créer une enclave plus profonde au sein de leur massif forestier, l’intégralité des terrains demandés, un peu plus de 6 hectares, incluant les bâtiments se situe à l’extrême bout d’une exploitation de plus de 250 hectares, la partie la plus proche du bourg de la Villedieu. Rappelons que la CNP possède 3000 hectares de plantation sur le Plateau et qu’elle argumente ici que 6 hectares « soulève donc de nombreuses interrogations en termes de préservation de l’écosystème forestier ».
Notons également que la CNP appelle les bâtiments « Maison forestière », nous nous appelons ça une ferme, un espace qui a été investit il y a des dizaines années dans le but d’habiter le territoire et y cultiver la terre, pas une zone de plantation intensive avec des bâtiments noyés en son sein et voués à disparaître.